L'actualité de la crise : BONNE NUIT LES PETITS ! par François Leclerc

Billet invité

De quoi est faite l’action politique de nos jours, si ce n’est avant tout d’une permanente tentative d’auto-justification ? La principale préoccupation de ceux qui sont parvenus aux affaires est d’y rester. C’est humain, dit-on, quand on embrouille tout. Mais elle a une autre fonction, qui est précisément de tout embrouiller. Voyons un peu un cas concret.

La communication du gouvernement français sur la crise de la dette a été expliquée ces derniers jours par deux ministres et un gouverneur. Ce dernier, Christian Noyer, en charge de la Banque de France, a développé une analyse financière tendant à exonérer les banques de tout nouveau péché, assurant qu’elles allaient soutenir l’État en achetant de la dette publique grâce aux liquidités de la BCE. Une hypothèse dont on a attend avec intérêt la concrétisation.

François Baroin, le ministre des finances, avait déclaré de son côté que le dernier sommet européen était « historique », tout le monde attendant le prochain, ajoutant avec une grande impudeur : « les politiques de réduction des déficits (…) visent d’abord à protéger les contemporains et les générations qui suivent ».

Valérie Pécresse, la ministre du budget, a confirmé ce dimanche que « l’Etat ne mettra pas d’argent dans les banques françaises » pour les aider à renforcer leurs fonds propres, Christian Noyer ayant préalablement assuré qu’elles y parviendront par elles-mêmes « sans problème ».

Qui pourrait être contre une politique qui nous protège, ainsi que nos enfants, et comment pourrait-on continuer à se défier d’un système financier nous soulageant de notre dette et réglant ses problème par lui-même, nous montrant à cet égard l’exemple ?

Permettant de maîtriser sa politique de communication ou ses éléments de langage, le story telling (l’art de raconter des histoires) est la principale qualité réclamée aux acteurs de la politique d’aujourd’hui. On s’étonnera après qu’ils ne soient pas crus !

Pratiqué à ce point, c’est un des éléments du déni démocratique. Au côté des « règles d’or » gravées dans le marbre et de la multiplication des instances et institutions à ce point indépendantes qu’elles ne sont sous aucun contrôle, ne serait-ce que formel. Spéculer sur la résignation, c’est bien, en accroître les raisons, c’est mieux encore ! Après le temps des promesses et la débrouille individuelle vient celui du découragement collectif planifié. Il fait sommeil, n’est ce pas !

106 réponses sur “L'actualité de la crise : BONNE NUIT LES PETITS ! par François Leclerc”

  1. « Qu’ils parlent ou qu’ils pètent, cela se vaut. » Démétrius le Cynique, in Sénèque (Des bienfaits, VII, 11).

    1. Les politiciens sont des gens qui quand ils voient la lumière au bout du tunnel, sortent et achètent un bout de tunnel supplémentaire. John Quinton

    2. @ François,

      Bonjour,

      Le langage des apparences rassurantes, et la nécessité extérieure à la bone volonté des gentils dirigeants efficasses qui les contraints illico presto subito à se reposturer, avec chamailleries distractives.

      L’Etat en tant que tel a des devoirs a minima envers son peuple électeur, les tient-il encore ailleurs que dans cette forme d’hypnose coutumière, aggravée et totalement décomplexée..qui n’est de mèche, dans cette structurelle guerre économique dont nous sommes les frais et les maillons faibles ?

      Y a-t-il duplicité et collusion de la tête au corps ? Ce dégraissage par les faits de la cohésion sociale indique une marche vers la guerre civile, déplorée en catimini comme risque possiblement évitable des difficiles circonstances.

      Le martelage symptomatique et à grands coups de stigmatisations aussitôt repassées par dénégations critiques, de part et d’autres, pousse par misère et appauvrissement le « bon » peuple à « la faute », la révolte, justifiant la mise en place de régime plus « chinoisant » côté social, caractéristique de perdant se soumettant à la loi du style qui leur a marqué défaite.

      Cette marche sur la tête, où le modèle habituel de développement américain a lui aussi volé en éclats, sent la revanche d’un orient qui des décennies a goûté le prix du joug culturel..réponse du berger à la bergère, et homo politicus de paille d’affaires le dépassant ?

      Comment douter dans un quelconque « bon sens », les guignols transcrivent avec une espèce de sauvage délectation, nos effondrements lents, et à brutal avenir. Le terrorisme social d’économie impériale, la suprêmatie du désespoir.

      Donc peu d’avenir, la vache, maigre sol et petit cheptel, qui va satisfaire les besoins de nos ogres dirigeants ? Le petit monde laisse le grand rien à sa merde en livrée de colère, sorry baby, mais tout de même, vous n’êtes guère stable..Les placards à mensonges débordent, et toujours, éviter les éclaboussures..

      Complot ? Bof, abandon suffira, et puis de toute façon, le resposable, n’est-ce pas toi ? Un peu le va chier dans ta caisse. Alors, tonton d’amérique, ou tonton russo-chinois, les pro et anti euro et/ou Europe paraissent ne savoir regarder que des ensemble à leur taille.

      La Suisse est à côté, sûrement elle cogite, à ses vieux intérêts, vers de nouvelles tactiques, audacieuses, et a-t-elle tant de choix, que de se découvrir, de nouvelles positions, dans cet aride à venir ?

      Avez-vous souvenir des dits apanages ?

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Apanage

  2. Les petits mots des hommes politiques justifient-ils un nouvel article ?
    En tout cas ils ne valent surement pas votre découragement.

      1. Tout en laissant à d’autres plus savants que moi , la mesure de l’efficacité réelle , potentielle ou aléatoire , des annonces sur les outils financiers et de politique économique , je reçois en fait ce  » pas  » comme un refus d’obstacle devant une intégration politique ( qui me semble être le point de départ et non pas d’arrivée des politiques financières ou économiques ).

        On note cependant que , si l’on admet comme il est évident , que le premier acte politique d’un gouvernement est le vote du budget , le  » mécanisme » imaginé pour contrôler , évaluer et coordonner les budgets nationaux , est une « forme » d’intégration politique confiée sans vote citoyen à ….qui ,au juste .Quid de la force armée qui va avec ?

        A défaut de vouloir l’Euro ou leurs monnaies propres , est-ce que nous avons envie de vivre ensemble , par raison , par empathie , par idéal commun ?

        Que voulons nous faire ? Quel est le projet européen humain , économique , de recherches , de mobilisation de moyens… dans le jeu des grands ou émergents ? Dans quel système de relations internes , d’échange , de mesures et contrôles , de répartition ? Que veulent faire les autres pays du monde ? Que faire de l’Angleterre ?

        Si je lis le résultat de Durban , le projet mondial est de faire le gros dos et d’attendre la cata .

        C’est peut être plus grave que les faux semblants de service de nos élus .

      2. Effectivement, cette « union de stabilité » ne s’arrêtera certainement pas à la simple surveillance des budgets, le train a quitté la gare.
        Les projets économiques, de recherche, humains… au niveau européen existent déjà mais à une échelle modeste.
        Les 17, voir les 26, vont harmoniser aussi leur législation dans plusieurs domaines, la fiscalité, le marché du travail, la sécurité sociale, etc, et surtout, « toutes les grandes réformes de politiques économiques » seront examinées en commun.
        Visiblement, après être resté au point mort depuis l’union monétaire, les 17, peut être les 26, ont décidé de passer la première, en attendant d’enclencher les suivantes.
        Une inconnue demeure : quid de la démocratie pour, sans compte la GB, 450 millions de personnes que l’on embarque dans cette aventure ?

      3. @Serge

        La démocratie, ce n’est pas franchement un détail. Par ailleurs, l’accord de vendredi est très axé inter-gouvernemental, ce qui promet quelques ratés dans l’application de ce qui n’est qu’un Maastricht ripoliné. La bonne nouvelle, c’est la marginalisation du Royaume-Uni et le fait qu’une nouvelle fois le pire a été évité, jusqu’à la prochaine fois…

      4. @ Nicks.
        Non ce n’est effectivement pas un détail, ça reste le gros point noir de tous ces développements.
        Pour l’application, ce traité ad hoc entre en vigueur ce lundi, afin d’éviter qu’une majorité de circonstance ne le modifie comme en 2005. On verra d’ici mars si les conclusions du sommets seront strictement respectées dans le futur traité, je crois que oui.

      5. @Serge

        Ca n’engage que moi, mais je pense que ce ne sera pas respecté et la France a fait en sorte de se laisser des marges pour cela…

  3. Nounours me faisait m’endormir, Baroin – avec son air effaré, décavé, martelant « tout va bien » « c’est historique », et finissant par sourire affreusement en fin de 20h Fr2, soulagé que son mauvais storytelling finisse, aurait tendance à me rendre insomniaque
    Ici, une page intéressante sur la naissance de Bonne nuit les petits.

  4. François!
    La politique de communication officielle ne consiste pas à dire « les choses telles qu’elles sont »; au contraire, ce qui est dit a pour objet de persuader la populace de la justesse de la politique officielle. La raison est simple: les dirigeants prétendent être en mesure de mobiliser les énergies (politiques et libidinales) de tous les citoyens sur leurs objectifs et leurs interprétations de la crise. D’autre part, ceci se doit au fait que l’État et ses dirigeants ont horreur de la « transparence », des objetifs quantifiés…; ils préfèrent l’ambigu, le flou… étant donné leurs objectifs de « manipulation ». Dans le cas du accord de Merkozy, officiellement, on dit que tout est « règlé » et, dans la réalité, on n’a pas règlé les problèmes des dettes souveraines, ni du chômage, ni de la croissance. On a, au grand max., éxigé l’équilibre des comptes publics des 17 Etats et associés. Ceci va renforcer les déficits, les dettes, la récession, le chômage etc. Soit, l’objectif n*1 de Sarkozy, c’est d’éviter à tout prix’explosion de l’Euro pour ne pas perdre les élections!!! Les problèmes de fond, faute de les règler, ils sont mit sous le tapis en attendant….

    1. De plaire au plus grand nombre, je vous rejoins sur la mission du politique en démocratie. Je ne leur prêterais pas, quant à moi, une intention de manipulation, ils sont de toute façon dépassés depuis bien longtemps… Quand je vois le brave ministre de l’industrie parler du nucléaire, ou celui de l’environnement, ça me donne l’impression de voir la marionnette GUIGNOL donner une leçon de mathématique.
      Ils ne font que « surfer » sur des valeurs sociales pour leur bien être personnel, bien être personnel qui, in fine, est la logique du socle de la démocratie, la liberté individuelle.

    2. « Soit, l’objectif n*1 de Sarkozy, c’est d’éviter à tout prix l’explosion de l’Euro pour ne pas perdre les élections!!! »

      L’objectif n°1? Que l’Allemagne ne sorte pas de l’Euro. Et on est prêt à signer des choses intenables à moyen terme, pour un pays comme la France, pour cela.

  5. Si la critique est facile, l’art reste difficile. Que les donneurs de leçon poussent leur logique au bout de leur raisonnement : qu’ils s’engagent dans la « chose publique ». Nous, citoyens de base, pourrons alors juger de leur mérite.

    1. Si la critique est facile, l’art reste difficile. Que les donneurs de leçon poussent leur logique au bout de leur raisonnement : qu’ils s’engagent dans la rédaction et la publication d’articles d’information pour dénoncer les critiques. Nous, citoyens de base, pourrons alors juger les mérites de contempteurs.

      Si on vous suit bien, on ne peut pas parler de politique sans être politicien. Poussons la logique au bout de votre raisonnement : supprimons les élections. La politique est une chose bien trop importante pour laisser de simples citoyens s’en mêler.

      1. Bien dit, Julien!
        Je dirais même plus: la finance aux financiers, le bas peuple ne peut raisonnablement rien y comprendre ni agir. L’ARGENT aux riches, c’est une chose trop importante pour les pauvres et les classes moyennes. Et le tout à l’avenant.

      2. D’ailleurs pourquoi envoyer les pauvres à l’école si c’est à la fin pour leur faire du mal que de les faire raisonner sur le monde et ses injustices.

    2. On peut être un « citoyen de base » et néanmoins s’engager dans la « chose publique »…
      J’en ai la preuve au travers des millions de français qui sont venus voter aux primaires socialistes et qui, par leur vote « non officiel », ont réellement contribué à orienter le débat, voire -à terme- la politique de la France.
      Ceux qui ne participent à rien ne peuvent prétendre qu’à rester spectateurs et leur avis est sans poids.

      1. Et les millions de français qui ne vont plus voter ?

        Pourquoi participer à une société gangrenée par le consumérisme, la marchandisation généralisée de toutes choses, la mise en avant de l’égoïsme comme valeur suprême. Pourquoi participer à une économie de marché dont la finalité est le profit et non la production des bien nécessaires aux hommes, induisant des disparités sans cesses croissante. Qui, de plus, est vouée par accumulation automatique du capital à des crises majeures (et peut être à son effondrement, comme on le dit sur le blog Jaurion). Pourquoi participer à une politique au service de cette économie qui constitue une oligarchie partagent les mêmes ambitions et les mêmes intérêts financiers ?

        Mais pourquoi participer à un tel système ? Il nous faut autre chose. Pour ma part j’essaye d’y contribuer dans mon blog et dans celui des autres. S’il se dessine quelque chose de mieux je participerais. En attendant pas question.

        Ce refus a peut être plus de poids qu’un bulletin dans une urne du PS.

    3. @ claundre

      …Je ne comprends pas! « juger du mérite de ceux qui s’engagent dans la chose publique », n’est-ce pas précisément ce que font les citoyens qui s’expriment sur ce blog? On est là dans le fonctionnement normal d’une démocratie, me semble-t-il? Et pourquoi la critique est-elle systématiquement vu sous l’angle de la leçon donnée? Je revendique le droit d’être un citoyen de base qui critique et qui s’oppose, cela me paraît avoir une certaine valeur. Sinon, pour faire écho au titre de l’article de M. LECLERC, dormons en paix, les marchands de sable (et d’autres choses…) s’occupent de tout.

    4. claundre

      qu’ils s’engagent dans la « chose publique.

      Il en va de l’ascension dans les partis politiques comme dans les entreprises. Vous pouvez avoir du talent et rester scotché parce que la politique politicienne est affaire de charisme mais aussi de compromissions. Vous pouvez toujours essayer de vous lancer, comme d’autres qui pourtant doués de tous les talents s’y sont cassé les dents, vous ne percerez pas sans soutien.

      Or l’arme absolue en politique ce sont les médias, et le sésame pour y accéder c’est une recommandation qu’on va chercher en se traînant sur le ventre. A défaut les solides organisations type extrême gauche, ou extrême droite, sont les seules en France permettant de s’affranchir du contrôle de l’oligarchie. Pourquoi croyez-vous que Mélenchon s’est allié aux communistes…?

      Ce qui nous pousse à admettre que pour venir à bout politiquement d’une injustice pérennisée par le centre il faut basculer vers la radicalité. Et c’est assez logique, après réflexion. Mais il ne faut pas être très malin pour observer que ce pouvoir d’apparence immuable a aussi ses points faibles et qu’il supporte mal la critique.

      Si vous voulez influer intelligemment sur la conduite des affaires du pays il faut participer au débat qui se fait ici, accepter la controverse et abandonner les attaques stériles contres les participants. A moins que vous ne l’ayez déjà compris et que cela corresponde à une attitude délibérée de votre part et dans ce cas il me reste à vous remercier de m’avoir involontairement permis de rappeler ces quelques notions élémentaires de démocratie..

  6. A ce stade,on peut raisonnablement parler de  » déni de réalité  » : peut-être sont-ils schizophrènes ?

    1. Non, ce sont juste des personnes qui défendent leur intérêt et ce de leur maitre même s’ils doivent comme maintenant prendre les peuples pour des idiots.

    2. Le déni est un réflexe de défense qui peut mener à la schizophrénie, tout dépend de l’âge auquel le traumatisme arrive.. dans les cas graves, il y a « forclusion ». Dans le cas des politiques, vu à quel point nos systèmes sont corrupteurs, et depuis tellement longtemps, il y a de fortes chances pour qu’ils ne puissent plus accepter de se remettre en question, de voir leur part de responsabilité dans ce qu’ils sont devenus. Car dans ce cas, le sentiment de culpabilité serait disproportionné, dangereux (pour eux) et surtout inefficace. Ce à quoi nous assistons se résume à des tentatives désespérées de survie psychique. Tant que la situation est chaotique, que le système judiciaire n’est pas adapté (comme en Italie), il est peu probable que ces gens soient opérationnels devant les situations d’urgence qui nous attendent. Nous devons nous organiser seuls, envers et parfois contre eux, dès maintenant.
      Vous le savez de toute façon.
      C’est aussi l’attitude la plus adaptée dans le cas probable où l’argent – fait de dette, de création monétaire, accumulé jusqu’à atteindre des fortunes colossales… ou pas – n’ait plus aucune valeur.

  7. Les politiciens professionnels forment une grande troupe de comédiens,
    le Théatre de l’Alternance.
    Il présente depuis sa fondation la même pièce: « Le caviar des gogos »
    L’auteur, Clas Dominant, autorise les plus doués à l’impro.
    Les spectateurs, dits « votants », choisissent eux même les premiers roles,
    et les rôles de répartie.

  8. Les banques achèteraient la dette souveraine française?
    Histoire de s’en gaver avant de faire faillite – au détriment des épargnants, moyennant quoi, l’état français s’en sortirait indemne. Joli coup.

    1. Là c’est n’importe quoi, parce que vous pensez le liquidateur à la solde de l’état et ce dernier tirer zéro des obligations , pour cela il faudrait que ce soit la France qui fasse faillite et qui répudie sa dette, mais bon la France est encore grasse pour en arriver là, quoi qu’on dise il en reste à se servir sur la bête.

      1. Vous dites la même chose que moi.
        « Se servir sur la bête veut bien dire ce que ça veut dire. « La France » est assez grasse, certes, si on tient compte de toutes les fortunes présentes en France, pas de doute, « La France est riche »!
        Et le créanciers aimeraient bien prendre sur ces riches, sauf qu’il se trouve que les riches sont les créanciers.

    1. Le passage le plus touchant reste sans doute celui-ci:
      « on pardonne beaucoup à un train. Parce que c’est un train. Contrairement à une voiture, il passe par l’arrière du monde. Les maisons classées du quartier de la gare s’avèrent être des taudis. Mais ces ruines ne se voient que depuis la voie ferrée. Aucun véhicule ne vous donne une vue plus sincère du pays que le train. Contemplez nos jardinets, nos pigeonniers, nos cabanes. Admirez nos sous vêtements qui sèchent dehors. Contemplez nos nains de jardin, nos céleris, nos poireaux, nos vérandas et nos barbecues maçonnés. Regardez comme les vaches font place aux monstres de briques, construits par des gens sans gout avec la complicité des banques et amochant le paysage flamand.
      Prenez le train ,et regardez comme, immobiles le long de la voie, le marbre et le granit s’ennuient sous une couche de poussière, offrant une dernière demeure à nos proches. »

      J’ai appris par la suite que le film était tiré d’un roman de Dimitri Verhulst, malheureusement pas encore traduit en français.

      … ou « Mon père était un buveur social, la compétition ne l’intéressait pas.»

  9. L’Allemagne : vraie réussite et faux modèle.

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/12/11/l-allemagne-vraie-reussite-et-faux-modele_1616160_3234.html

    A quand un article sur les vrais faux chiffres du déficit Allemand et du chômage largement sous évalué par diverses combines comme en Hollande(incapacité au lieu de chômage). L’art de truquer les chiffres et d’avoir l’air plus performant.
    Qui nous donnera aussi le nombre exact de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté en Allemagne?Quand l’Ump expliqera t’elle que le smic n’existe pas chez Merkel?

    Quand le PS va t’il entamer une pédagogie sur ce que provoquerait l’application dans la vie de tous les jours de la fameuse règle d’or, le quasi seul argument électoral de la droite.?

    Ils repartent à la charge ce dimanche:

    http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2011/12/11/pecresse-appelle-les-socialistes-a-re-reflechir-a-la-regle-d-or-budgetaire_1617176_1471069.html

    Hier chez Ruquier j’ai vu Valls ne répondre à aucune vraie question, un bobo à 10.000 kms du peuple.Ils vont ensuite s’étonner d’encore laisser sarkozy gagner malgré un bilan catastrophique et le pire est à venir?

    Il y a une vraie rupture entre Paris et la Province et entre les gens du ‘haut'(politiques, journalistes des médias mainstream,experts en tous genres qui n’ont jamais rien prévu etc).

    Pourquoi changer?Aucune réaction de la population.Hier 300 indignés à Paris…que font les autres?

    1. « Aucune réaction de la population. Hier 300 indignés à Paris…que font les autres? »

      Nous étions des millions l’an passé dans la rue pour protester contre l’injuste réforme des retraites. Pour quel résultat ? Les indignés de Puerta del Sol, Zucotti Park, etc.. sont ou furent dans la rue pendant des semaines. Pour quel résultat ? La Grèce est dans un climat quasi insurrectionnel depuis des mois maintenant. Pour quel résultat ?

      http://www.youtube.com/watch?v=_1DnFuSjZsU

      1. Il faut relire Candide comme souligné sur l’autre titre antérieur de François Leclerc par divers intervenants, rien n’a changé depuis Voltaire, c’est comme la marée, il y a des époques qui vont et qui reviennent et au milieu l’homme qui ne grandit pas.

      2. @greg

        La Grèce est dans un climat quasi insurrectionnel depuis des mois maintenant. Pour quel résultat ?

        Rien n’est jamais inutile. C’est la mobilisation et la détermination des masses qui crée le rapport de force. nécessaire aux avancées sociales. L’histoire avance lentement, il faut l’accepter.. Bien sûr qu’en avançant d’un coup nous nous épargnerions de la peine et du découragement mais pour cela nous devrions nous résoudre à la violence politique et à ses conséquences.

        Voyez à contrario ce qu’une pédagogie inlassable et persévérante peu fournir de résultats durables, en bien ou en mal d’ailleurs. Nous avons perdu une partie en laissant les financiers nous plumer à leur guise tant nous étions apathiques. Le virage s’amorce c’est bien. Raison de plus pour ne pas relâcher nos efforts et continuer à dénoncer les combines sans faiblir.

        Cette forme d’action non violente gêne les profiteurs beaucoup plus qu’il n’y paraît.

    2. Quand le PS va t’il entamer une pédagogie sur ce que provoquerait l’application dans la vie de tous les jours de la fameuse règle d’or, le quasi seul argument électoral de la droite.?

      A ma connaissance le PS s’est opposé à l’assemblée nationale à la règle d’or au motif qu’elle n’était pas assez contraignante et prétend revenir aux 3% en 2013/2014 avec la même recette que l’UMP, l’austérité, l’austérité de gauche !
      Comme dirait le FDG dans la locution « austérité de gauche » ce qui nous gène ce n’est pas « de gauche » mais c’est « austérité »

    3. C’est la faim qui fait sortir les piques et s’ériger les barricades. Tant que le peuple a encore quelques petites choses à perdre il ne bouge pas.
      Ce choix est rationnel dans une certain sens, pour y aller autant être certain qu’il n’y a pas d’autre alternative et qu’il y a tout à gagner à « couper des têtes » et à tout mettre par terre.
      Aussi les politiques sachant cela, s’arrangent pour ne pas atteindre ce point de rupture.
      Mais il arrive que tout leur échappe…
      En tout cas les sorties « troisième âges » de l’an dernier m’ont laissé un goût un peu amer au vu de leurs résultats.

  10. Le « nous, citoyens de base » de claundre, renvoie dos à dos les gêneurs (les politiciens et leurs critiques) et se dit prêt à compter les points. Comme si ce conflit n’était qu’un combat de coqs et non les enjeux de nos vraies vies, à nous les citoyens « de base ».

  11. Quand Pôle Emploi désinscrit un chômeur sur deux.

    L’an dernier, quelque 5,6 millions de personnes sont sorties des listes de Pôle emploi (catégories A, B, C) en France métropolitaine. Moins de 5% d’entre elles avaient repris un emploi.

    La DARES vient de publier une intéressante étude sur l’évolution des sorties d’inscriptions à Pôle Emploi entre 2007 et 2010. Comme elle le précise, les inscrits à Pôle Emploi ne sont qu’une part des demandeurs d’emploi.

    En 2010, chaque mois, 10% des inscrits ont quitté les listes de Pôle Emploi, contre 12,5% en 2007.

    http://www.marianne2.fr/sarkofrance/Quand-Pole-Emploi-desinscrit-un-chomeur-sur-deux_a660.html

  12. Je souhaite lancer une pétition sur ce site, quelles en sont les modalités ?

    L’objet du débat: Renommer ce blog en « Blog de Paul Jorion et François Leclerc ».

    Il me semble que les contributions respectives se sont manifestement inversées au cours des derniers mois. Il faut rendre à César…

    1. Je propose modestement;Blog de Paul Jorion ,Francois Leclerc et Piotr, auxquels il conviendrait d’ajouter Yvan et les autres, ou faire comme dans les génériques de film, classer par ordre d’apparition à l’écran, auquel cas, Paul apparaîtrait en premier,c’est rageant.

    2. Mettons les tous sur la moisonneuse-batteuse en panne et prenons une photo d’eux, une sorte de radeau de la méduse contemporain !! 😉

    3. On va attendre la synthèse géniale des contributions à l’utopie réaliste , pour savoir s’il faut imposer à Paul Jorion de se faire le Michel Drücker du blog , plus souvent que mensuellement ,quand il rend compte de son activité .

      Pour César , pourquoi rendre à qui que ce soit , le César mensuel des blogs économiques ?

    4. Et pensons aux invitations au nombre exponentiel auxquelles Monsieur Jorion se rend pour faire percoler les idées et donner les pistes à suivre !
      Quelle énergie!

  13. @ François Leclerc

    Spéculer sur la résignation, c’est bien, en accroître les raisons, c’est mieux encore ! Après le temps des promesses et la débrouille individuelle vient celui du découragement collectif planifié. Il fait sommeil, n’est ce pas !

    Nous avons utilisé la même image des « marchands de sable » pour illustrer le spectacle que l’on sert aux peuples, afin de « préserver » ces bambins de citoyens d’ un réveil brutal occasionné par le cauchemar de la réalité. Les anxiolytiques et autres psychotropes n’y suffisant plus!

    J’écrivais le 28 novembre, dans un contexte adjacent:

    Et en fait, tout le monde le sait depuis bien longtemps, mais il ne faut pas le dire, ce n’est pas politiquement correct et puis ça dérange les citoyens quand on leur en parle, c’est comme les effets de cette crise, vous noircissez pas un peu le tableau disent-ils. Ils préfèrent regarder Nicolas et Pimprenelle, Pom popo pom popopom pom pom, bonne nuit les petits, le marchand de sable est passé.

    Le petit manège enchanté de Zébulon va bientôt s’arrêter, on vient de renvoyer Pollux à sa City, Ulysse, le marchand de sable dont le nuage ne passe plus le contrôle technique fait la manche à Athènes, et ne pourra plus passer Casimir a bloqué les issues, nous n’avons plus que le Tino Baroin avec un calmant et rassurant accent corse qui vient nous entonner un dernier petit papa Noël, sans nous dire qu’on va se faire piquer nos souliers au bas du sapin car Survivors* va remplacer le programme Nounours Quelle époque! 🙂

    * http://fr.wikipedia.org/wiki/Survivors_%28s%C3%A9rie_t%C3%A9l%C3%A9vis%C3%A9e,_2008%29

    1. Manège enchanté :

      Je suis passé ce matin à côté des studios du manège enchanté. Totalement en ruine. Il parait que les décors sont encore au sec !! Ils pourraient resservir pour Baroin qui disait que la fin du mandat était proche. Michelle Laroque doit s’emmerder seule à la maison alors qu’il est par monts et par somments….

    1. les banques…. elles ne pataugent pas toutes dans l’île de Houat.

      Oubliez le Morbihan et concentrez vous sur:

      Gersey, Guernesey, Caïman, pour les îles.
      Monaco, Luxembourg, la City de Londres, Wall Street et autres principautés pour les îlots.
      La Suisse tout entière, si vous avez besoin d’espace
      Pour les organismes voyez Clearstream, la BRI, le congrès américain, le FMI….

      J’arrête là, je sens que j’agace.

    2. @RIOU René, le 11 décembre 2011 à 23:18

      Pour agacer plus encore vous auriez pu citer les Vierges d’îles, baptisées par Colón, Cristobal, « Santa Ursula y las Once Mil Vírgenes », ce qui fait croire qu’Appolinaire en aurait ôté la sainte, l’Ursula et qu’il aurait émasculé typographiquement le déterminant du nombre pour intituler son roman pornographique ultérieurement dessiné, comme le fut RanXeros, le héros trash de Tamburini au nom de photocopieuse, par Liberatore.

      A la réflexion, vous aviez peut-être raison, il faudrait demander au docteur Knock : est-ce que ça agace ou est-ce que ça excite ?

  14. C’est très bien, le temps de l’écoeurement. Il précède toujours celui de la révolte.

    Encore quelques doses d’écoeurants scandales, de pression sociale abusive et on y sera.

    Merci les politiques.

  15. Vous faites un mauvais procès à M. Baroin : lorsqu’il parle des contemporains, il fallait bien entendu comprendre ses contemporains à lui ainsi que leur descendance, c’est à dire une toute petite classe sociale de rentiers, auto-proclamée élite et détentrice de privilèges surprenants, dont celui – pas des moindres – qui consiste à payer peu ou pas d’impôts. Ceux là qui ont investi dans la spéculation cet argent qu’ils ne reversent pas à la collectivité, entendent bien le récupérer. Et, même si la potion a peu de chances de fonctionner, il sera du moins tenté jusqu’au bout de tirer sur la bête jusqu’à sa mort.

  16. Je suis convaincu que la très grande majorité d’entre nous est prête à laisser tomber la démocratie pour sauvegarder son confort, c’est le deal proposé par nos élus. Nous avons déjà signé. Notre démocratie est maintenant formelle à défaut d’être fondamentale. Et nous allons les réélire pour cela. En fait il n’y a pas 99% d’indignés, mais 98% de résignés et 1% d’indignés. « We are the other 1% ».

    1. Ce qui me fait le plus sourire c’est le ils ont remboursé : rien que la somme ça fait sourire non avec quoi en vendant des obligations ici et le reste avec du blabla et de la comptabilité améliorée, et nous allons demander 4 sous à une banque quand on est mal, c’est niet !!!

  17. @ François Leclerc

    La principale préoccupation de ceux qui sont parvenus aux affaires est d’y rester. C’est humain, dit-on, quand on embrouille tout. Mais elle a une autre fonction, qui est précisément de tout embrouiller. Voyons un peu un cas concret.

    J’approuve votre déclaration. Mais je crois qu’elle prendrait beaucoup plus de force si elle était complétée par une autre, tout aussi juste, qui lui ferait équilibre et qui dirait à peu près ceci :

    « La principale préoccupation de ceux qui aspirent à parvenir aux affaires est d’y arriver. C’est humain, dit-on, quand on simplifie tout. Mais elle a une autre fonction, qui est précisément de tout simplifier pour mieux séduire l’électeur naïf. Voyons des cas concrets…. »

    Je ne m’adresse pratiquement jamais à vous, bien que j’apprécie vos billets et vos commentaires, sans être toujours en accord avec votre vision des choses. Permettez-moi de profiter de cette petite réaction pour vous remercier de tout ce que vous faites au profit des lecteurs du blog en désembrouillant, clarifiant et simplifiant au mieux les affaires dont vous nous rendez compte.

  18. « Je suis convaincu que la très grande majorité d’entre nous est prête à laisser tomber la démocratie pour sauvegarder son confort, c’est le deal proposé par nos élus. Nous avons déjà signé »
    C’est de l’inox cette affirmation;
    Cette signature est la base du contrat social implicite fondant la crise globale ; ce contrat de confort pour tous s’appuie sur de si forts insctincts humains que seule la vision claire de la certitude de sa disparition peut donner l’impulsion d’un autre contrat( démocratique et citoyen qui est le contraire du confort) . Cette claire vision ,cette certitude est d’autant plus lente et difficile à venir que personne ne la veut ,que la confusion des esprits est savamment entretenue et que 90% des populations sont aujourd’hui urbaines et à ce titre privées d’agir d’elles mêmes sur les fondamentaux : des sans terres , sans outils , dépendant des caddys et des restos du coeur , dernier rempart du contrat de confort signé .
    L’origine de ce contrat a été bien sûr la capacité démultipliée de la production grâce à l’exploitation des énergies fossiles , faisant basculer nos sociétés vers la siganture du contrat de confort pour tous ; gros mensonge et parce que ni l’énergie ni ses résultats en terme de richesse ne sont partagés , et parce que ce confort là repose sur le mirage d’une absence de limites physiques des ressources.

    1. « C’est de l’inox cette affirmation; »

      Comme celui dont on fait les bouilloires pour le…  » T  » ?

      Chauffe,Marcel !

    2. La République démocratique est l’outil acquis par les citoyens travailleurs depuis 1792 dans le sang face à l’ultra-conservatisme. Aujourd’hui ce dernier est formé de la BCE ,colonisée par Goldman Sachs, et de la Droite européenne ultra-majoritaire. En refusant de jouer le rôle normal d’une Banque centrale de Prêteur ou garant en dernier ressort pour les Etats des citoyens contribuables, elle organise la spéculation contre les Etats sociaux européens avec comme conséquence de démanteler l’emploi et la protection sociale, d’appauvrir les 95% qui vivent de leur travail. On peut renvoyer la Fouquet’s bande à Neuilly en 2012 afin d’ éviter ce scénario catastrophe pour la France et pour l’Europe.

  19. Certes la BCE maintient son refus d’intervenir massivement sur le marché secondaire de la dette publique (celui de la revente) afin de stabiliser les taux d’intérêt. Mais sans violer ses traités elle a emprunté une autre voie, peut être tout aussi rassurante pour les marchés qu’une intervention directe.
    La BCE ayant décidé de lancer deux opérations de prêts d’un montant illimité sur une durée de trois ans à un « taux d’ami » de 1 %, les banques vont pouvoir emprunter à la BCE et acheter des obligations d’état bien mieux rémunérées.
    Avec la baisse de la qualité des collatéraux des banques pour les opérations de refinancement et celle du ratio de réserves réduites à 1% au lieu des 2%, ça commence à faire beaucoup, et un mouvement inverse des banques européennes, cad de vente vers achat, sur leur portefeuille obligataire pourrait s’enclencher
    Effectivement il devient bien séduisant d’aller chercher du 2 ans Italien à 6% quand on a emprunté à 1% et que la BCE lâche du lest sur les garanties.
    Si les taux baissent la semaine prochaine ce pourrait être un signal fort vers une normalisation de l’obligataire souverain en zone euro qui reste quand même la clef de voute du système.
    Et surtout, si l’euro passe cette crise, que va-t-il se passer pour le dollar et la livre, qui ne tiennent eux que grâce aux QE successifs et non à la qualité de leur gestion budgétaire ?

    1. Ce serait opérer une marche arrière toute de la part des banques ! Pensez-vous vraiment qu’elles disposent d’une garantie suffisante de stabilisation de la situation et qu’elles prendront ce risque dans la situation où elles se trouvent ? C’est aller vite en besogne.

      1. Comme je l’indique, je n’en sais rien Mr Leclerc, je constate simplement un faisceau d’évènements qui commence à changer sérieusement la donne. Les décisions de la BCE, la nouvelle Union de Stabilité, le MES qui serait près dès mi-2012, sans même parler des tests qui ne sont finalement pas si mauvais que ça… ça fait beaucoup.
        Par contre, il y a une chose que vous savez mieux que quiconque : l’appât du gain peut vite faire oublier la notion du risque encouru, surtout chez les financiers.
        Et puis, les banques ne seraient-elles pas un tantinet sous influence ?
        Quand on voit ce qu’on a réussi à leur faire accepter « volontairement » pour le cas grec je me dis que l’on n’en serait plus à une surprise près.

      2. Le fait que les anglais tentent par tous les moyens de peser dans le débat sur la zone euro est-il un signe d’affolement de leur part ?

      3. @RIOU René

        Vous avez parfaitement raison.
        S’il n’y a pas de QE massif, la responsabilité ou plutôt la totale irresponsabilité de la City va se dévoiler au monde entier, les agences de notation ne pourront plus la protéger comme c’est actuellement le cas, le modèle va démontrer son échec complet, tant sur le plan intérieur qu’international.

  20. Bonsoir à tous !
    J’ai horreur des blogs!
    Pourquoi? parce que leur structure m’assujettit à une certaine logique du penser (qui me dépasse).
    M’appuyant sur cet assujettissement, je m’autorise à orienter les échanges de ce blog vers la question des « rapports complémentaires » (Dupréel), relations indirectes (Slavson), « transversalité » (Guattari), ces trois orientations découvertes par le chemin de penser d’un psychiatre rebelle, Jean Oury, non pour me dédouanner d’erreurs, mais pour encourager tous les internautes à retourner sans cesse aux sources, à vérifier ce qu’on lit.

    A l’intérieur de ce cadre, je me décide (la décision, le moment opportun, le kairos grec) à intervenir pour la première fois sur ce blog.

    J’invite tous les internautes à être attentifs au mode de cadrage « décidé » par « uncaiilou » pour les récentes interventions de Paul Jorion filmées et transmises sur le site.

    Pour ma part, dans le cadre ouvert par la multiréférentialité, les rapports complémentaires, la transversalité, je trouve mon « compte », mon « intérêt » dans le blog Jorion = toutes les interventions et non seulement les siennes.

    A ceux que cela intéressent, je propose d’aller voir du côté du cinématographe (que peut la technique cinématographique?).

    Associant un point de vue « général », « existentiel » à un point de vue « restreint » — produire des images — comment cette nécessité ‘immédiate », « concrète », peut-elle enrichir cette « chose » qui nous concerne tous, que Paul Jorion approche à partir d’un certain « champ » mais qui est forcément en partage par tous les êtres parlants que nous sommes, quelque soit le domaine dans lequel nous nous impliquons socialement.
    Cordialement à tous.

    Sur la question économie générale/économie restreinte, liée à des notions développées par Georges Bataille:
    http://ouvrirlecinema.org/pages/style/atable/egebak/EgebakMarx.pdf
    Sur la question : comment filmer un corps parlant :
    http://ouvrirlecinema.org/pages/mon-coin/ab/filmo/portrait.html

    1. bonsoir,
      Une remarque et une suggestion à François Leclerc: vos billets sont devenus un rendez-vous vespéral obligé et délicieux. On les attend, on les guette avec gourmandise. Certains jours – rares- vous n’êtes pas au rendez-vous et l’on s’en désole; d’autres, vous en écrivez deux et c’est Byzance.
      J’observe que, par rapport à ce que l’on peut lire dans la presse nationale française, vous êtes plus rapide, plus synthétique, et que, à l’inverse de nos médias mainstream, vous ne privilégiez pas une lecture inspirée par la classe dirigeante. Bref, vous êtes précieux.
      Cette crise que vous décortiquez jour après jour pourquoi ne pas en exposer les bases, en décrire les acteurs, en raconter les principaux épisodes, dans un livre? Il serait le bienvenu.
      PS. Entre deux billets consacrés à la crise pourquoi ne pas faire le point sur Fukushima? Sur ce sujet également vous étiez celui dont on attendait le commentaire.

    2. Faire le départ entre vidéo artisanale et professionnelle..
      La vidéo du vendredi est artisanale style contre plongée-gros nez…On s’en accommode…
      Les vidéos type conférence pour public averti sont du même acabit,aléatoires.
      On redoute plus les apparitions télévisuelles entre les mains de cameraman pro,à tel point qu’on se croit obligé de donner des conseils en amont des émissions et de faire une exégèse d’aval.Du reste on ne craint pas temps le cadrage que le hors cadre,le clash. Paul n’en a cure ,Paul à l’outrecuidance de préférer le fond à la forme.

      1. @piotr
        En commençant, par un remerciement à Piotr.

        Mon intervention dans le blog a été principalement motivée à partir des images de l’intervention de PJ à la ‘Catho’ : par le « non -usage » du « plan rapproché », du « gros plan », du « zoom », du changement « d’échelle », du « panoramique », mais aussi par rapport à des considérations « esthétiques » (comment cadrer le tableau noir, comment ne pas « centrer » Jorion, comment ne pas toujours cadrer celui qui parle et le laisser « hors-champ », etc…)

        Il faudrait, dans un premier temps aller voir du côté des sites qui proposent des enregistrements de colloques, conférences.
        un exemple:
        http://arsindustrialis.org/technologies-relationnelles

        Je pose une hypothèse, cad que je ne considère pas que ce que je pense soit juste mais j’ai besoin « d’avancer un point de vue' » pour avancer moi-même dans mon penser, afin ensuite de le partager et de le discuter.

        Au fur et à mesure de mon cheminement il se pourra que cette hypothèse ne soit plus ‘productive’ : alors, j’en chercherai une autre.
        C’est ce qu’on appelle, je crois, l’abduction.
        (pour travailler cette question :http://balat.fr/Le-Musement-de-Peirce-a-Lacan.html)

        Pour en revenir à des considérations techniques – et il faudra voir dans le futur comment « uncaillou » s’en sortira à chaque prochaine intervention de PJ –
        J’ai le sentiment que devant de banales images enregistrées sans avoir trop de temps pour décider de son point de vue et de son cadre
        — (au théâtre de la Colline j’ai entendu celui qui (‘uncaillou’ ?) apparemment allait filmer se plaindre de ne pouvoir entrer avant tout le monde pour — au moins — faire quelques essais de ‘point de vue’ avant de choisir le ‘cadre’
        — je sais ce que c’est: http://ouvrirlecinema.org/pages/mon-coin/ab/filmo/aubord.html

        – la distinction artisan/professionnel est une approche beaucoup trop restreinte, et n’est plus pertinente (à discuter par rapport à la question économie générale/économie restreinte)
        Si je m’étais « située » dans ce cadre-là, jamais je ne me serais permise de proposer une « ligne de fuite » sur ce blog.

        L’attention à l’image, selon un autre mode, une autre logique, peut apporter sa contribution à ce qui est en jeu sur ce site.
        Ce n’est pas facile. Cela dépasse le mode de fonctionnement obligé d’un blog, mais je suis certaine que Paul Jorion en sera très heureux ! Merci à lui.
        Cordialement à tous!

    1. Pourquoi dites-vous encore « éventuel »? Vous lisez pourtant bien le blog de PJ comme nous…

      Vous, vous n’avez pas encore converti votre cash en métaux précieux…

  21. @ François Leclerc

    Nous ne sommes pas en présence d’action politique ou d’une politique de communication mais de marketing politique. De marketing sans aucun programme. C’est juste de dire que leur but est de rester au pouvoir ou de revenir au pouvoir et pour ça ils sont capables de tout.

    Comme Clinton ou Obama, Sarkozy ou Hollande feront campagne électorale en suivant uniquement les sondages : « Si je dis ceci, est-ce que ça va passer ? ». En prenant à chaque fois l’option gagnante pour l’opinion publique. Comme disait l’autre : « Je suis leur chef, DONC je les suis ». Il y a un lien intrinsèque entre cette espèce de nullité de la politique, ce devenir nul de la politique et cette insignifiance dans les autres domaines, dans les arts, dans la philosophie ou dans la littérature. C’est ça l’esprit du temps. Tout conspire dans le même sens, pour les mêmes résultats, c’est-à-dire l’insignifiance.

    La politique est un « métier » bizarre. Même cette politique-là. Pourquoi ? Parce qu’elle présuppose deux capacités qui n’ont aucun rapport intrinsèque. La première, c’est d’accéder au pouvoir. Si on n’accède pas au pouvoir, on peut avoir les meilleures idées du monde ça ne sert à rien, ce qui implique donc un art de l’accession au pouvoir.

    La deuxième capacité, c’est une fois qu’on est au pouvoir, d’en faire quelque chose, c’est-à-dire de gouverner. Napoléon savait gouverner, Clemenceau savait gouverner, Churchill savait gouverner, des personnes qui ne sont pas dans mes cordes politiques, mais je décris là un type historique. Rien ne garantit que quelqu’un qui sache gouverner, sache pour autant accéder au pouvoir.

    Dans la monarchie absolue, accéder au pouvoir c’était quoi ? C’était flatter le roi, c’était être dans les bonnes grâces de Madame Pompadour. Aujourd’hui dans notre pseudo-démocratie, accéder au pouvoir signifie être télégénique, flairer l’opinion publique…

    1. @ flamonline
      Je me demande si le gouvernement par sondage n’est pas considéré par nos élites comme le nec plus ultra de la gouvernance, darwin-compatible, réellement démocratique (la démocratie étant celle qui découle du dogme libéral c.a.d la démocratie formelle dont parle Nadj Popi dans son dernier billet)?
      En fait Il y a peut-être seulement quelques illuminés qui le pensent. Les cyniques (ama la majorité) doivent penser qu’il suffit que la majorité des citoyens le croie!

    2. « Contenter le peuple et ménager les grands, voilà la maxime de ceux qui savent gouverner. » Nicolas Machiavel

    3. @flamonline

      Sarkozy ou Hollande feront campagne électorale en suivant uniquement les sondages

      Raison de plus pour ne pas mollir. Pour tous ceux qui aspirent à plus de démocratie, qui rejettent la dictature des marchés, c’est la dernière ligne droite avant le verdict des urnes.

      Il faut aller au charbon car une telle occasion ne se représentera pas avant longtemps.

  22. A-t-on inventé mieux qu’un grand brasier, pour tout régénérer ?
    On en discutera encore probablement pendant de longues années.
    Que vive la démocratie, s’exclamaient-ils en chœur avant de partir au ski avec un « path finder ».
    Attendons plutôt la météorite potentiellement hasardeuse, pour enfin oser redistribuer.

  23. Hors sujet (suis lente et dois squatter un de mes voisins pour avoir accès à internet « plein pot » because, pour 25euros par mois chez TELENET, vous avez juste le droit de lire vos mails ….et encore s’ils ne sont pas  » animés »,…….Je viens enfin d’avoir accès » via ce pote « aux débats de Paul VS Stiegeler
    Cependant….question cruciale « Qu’est-ce qui vaut la peine que la vie soit vécue ».
    Question à poser dans….. »l’inventaire de demain »…P.S; sachez que les pauvres n’ont pas la vie facile…Et que moins encore que les autres, ils n’ont accès à internet….Et à une « certaine » info….
    Phhf !!! Faut vraiment le vouloir !

  24. La com joue un rôle important en politique, je pense que tout le monde le sait. Quand le bon peuple a du mal à intégrer certains manouevres politiques ou économiques, on dit que le message a été mal communiqué. C’est une sorte de novlangue, pimentée d’autoritarisme.

    En réalité, la classe politique est au bout du rouleau. Les agences de notation calculent froidement le potentiel économique d’un pays, ils connaissent les points forts et les vulnérabilités de l’Europe. Le tamtam récent du couple Merkel/Sarkzy ne les a pas tellement rassuré. Il faudrait expliquer aux agences et aux marchés comment le credo de Merkel – une politique d’austérité qui se résume à faire des économies et à fouetter les « dèsobéissants » – pourra être favorable à la croissance, surtout en période de récession. En économie, il n’y a pas de Lourdes avec sa Sainte Vierge. Mais il y a la com.

  25. « …Après le temps des promesses et la débrouille individuelle vient celui du découragement collectif planifié. »

    Découragement ?
    Pas tant que ça, si on se place en dehors du soap opéra austérodette.

    Ils ont décidé, il y a deux ans que la LGV traverserait des sites incomparables afin de faire profiter les futurs voyageurs des splendides paysages Français, le cul sur la banquette, à 200 km/h.
    Exproprier les agriculteurs de leurs terrains vinicoles AOC, les habitants de leur domicile, saccager les forêts … pffff … qu’est ce que ça veut bien dire pour ces gens là ???

    Il se trouve que ça veut TOUT dire pour le commun des mortels, et croyez moi, ils réagissent en masse parce que c’est du concret, contrairement à leurs piecettes et autres papier monnaie ;

    Il y a une explication à tout cela, quand un système pète on se doute qu’un autre le remplacera, quoi qu’il en coûte aux populations, elles ne peuvent rien faire qu’attendre, car en effet, ceux qui sont au manettes s’y sont collés avec de la superglue.
    Mais quand on s’attaque aux fondements même de notre existence, la nature, les humains qui en font partie réagissent, et même fort.

    Euh, j’ai simplement oublié de préciser que ce n’est que deux ans après, c’est à dire il y a deux ou trois mois, que la mèche a été vendue.
    Démocratie !

  26. C’est ce qui s’appelle Noyer le poisson, n’est ce pas ?

    Ce processus était déja très bien expliqué en 1905 dans un certain « faux qui dit la vérité ».

  27. La principale préoccupation de ceux qui sont parvenus aux affaires est d’y rester. C’est humain, dit-on, quand on embrouille tout. Mais elle a une autre fonction, qui est précisément de tout embrouiller.

    Quand il est question d’économie et encore plus de finance la principale méthode employée par les politiques et les médias me semble être de s’abstenir de toute cohérence. L’ensemble de ce qui est dit est en effet une vaste embrouille puisque à chaque fois ce qui est dit est présenté indépendamment de ce qu’on a pu dire avant et de ce qu’on pourra dire après.

    « Travailler plus pour gagner plus » est un parfait exemple d’une formule qui ne dit absolument rien puisqu’elle reste vraie si les salaires baissent, si les qualifications ne sont plus prises en compte, si les prix augmentent, si le chômage s’aggrave.

  28. Une chose me fascine dans cette histoire. Les traités européens vont être revus sans consultation des peuples. Je n’ai pas vu la moindre trace d’idée d’une consultation des populations à ce sujet. Ce sera l’Europe des marchands. Ce sera le projet libéral poussé plus en avant car dans leur vision du monde si l’Europe a des problèmes, c’est parce qu’elle n’est pas assez libérale. Tout contrevenant à cette idée sera taxé de populisme et mis sur la touche et plus s’il s’agite.
    Parmi nos élites, nos candidats à la présidence, qui relève ce problème ? À ma connaissance, aucun.

    Le texte de FL me rappelle 1984. Les mots contrôlent les pensées. Les raisonnements servent de prison. Le langage pouvant décrire la réalité est effacé. Les personnes sont remplacées par des individus. Il n’est plus possible de se comprendre en dehors de l’économisme. Tout cela me rappelle 1984.

    Selon mon souvenir, à la fin, Winston Smith aime Big Brother.

  29. Citation de l’article initial:
    « De quoi est faite l’action politique de nos jours, si ce n’est avant tout d’une permanente tentative d’auto-justification ? La principale préoccupation de ceux qui sont parvenus aux affaires est d’y rester. C’est humain, dit-on, quand on embrouille tout. Mais elle a une autre fonction, qui est précisément de tout embrouiller.  »

    Pour celles et ceux qui ne la connaissaient pas et pour le rappeler aux autre voici une des citations que je préfère à propos des politiciens:
    Sir George Bernard Shaw, prix Nobel de littérature en 1925, a dit

    « Les hommes politiques et les couches bébé doivent être changés souvent… et pour les mêmes raisons. »

    « Politicians and baby diapers must often be changed, and for the same reasons… »

    C’est en effet l’enracinement dans les fonctions qui crée le plus de corruption et de clientélisme.
    Ce qui n’a rien à voir avec l’âges des personnes: A ce sujet, la proposition de Montebourg sur l’âge des investitures des candidats PS, constituerait une discrimination liée à l’âge, contraire à la Charte Européenne des droits fondamentaux et passible de poursuite auprès de la cour Européenne de justice.

    Paul.

  30. Autre pensée qui pourrait s’appliquer à la pensée économique et des fondamentalistes de l’économie de marché qui continuent contre vents et marrées à tenir pour bonnes les idées néolibérales.;
    c’est une citation de Max Plank, citée aussi dans le livre de Thomas Kuhn  » La structure des révolutions scientifiques »

    « Une vérité nouvelle en science n’arrive jamais à triompher en convaincant les adversaires et en les amenant à voir la lumière, mais plutôt parce que finalement ces adversaires meurent et qu’une nouvelle génération grandit, à qui cette vérité est familière. »

    C’est dramatique mais malheureusement l’histoire des sciences nous montre la pertinence de cette vision de Max Plank.

    Paul

  31. « La principale préoccupation de ceux qui sont parvenus aux affaires est d’y rester. »
    Le CDI est un culte bien de chez nous. Ce culte est magnifié dans la fonction publique.

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